Témoignages

J'ai toujours refusé les tablettes en WIFI dans mes classes (Danger des ondes Hautes Fréquences pour les jeunes enfants) et après des discussions conflictuelles avec ma hiérarchie, j'ai obtenu une "réglementation" de l'usage du WI-FI en école maternelle (pas en continu, à éteindre après usage_) en mettant en avant la loi Abeille. Cependant peu de jeunes collègues sont informés et utilisent tablettes et téléphones en continu...

J'ai sorti les ordinateurs de mes classes et me suis battue pour que les professeurs aient accès à deux ordinateurs connectés en filaires en salle de réunion pour leur travail personnel et la gestion de la coopérative scolaire.

La pression reste cependant constante. "D'autres écoles sont équipées dans toutes les classes, il vous faut demander des ordi dans vos classes…"

Je pense que la solution d'avoir une salle "Informatique" dans les écoles à la disposition des élèves et des professeurs est une solution alternative dans la mesure ou les ordinateurs sont connectés en FILAIRE avec WIFI éteint, et dans la mesure où ils sont éteints la nuit, les week-ends et les vacances.

En maternelle, c'est plus flagrant ; la relation humaine est primordiale.

Je suis contente que certains pays comme la Suède fasse "machine arrière".

La prochaine année scolaire sera la dernière pour moi car je partirai en retraite en septembre 2024. Avec le Pacte, l'école est transformée en "entreprise" dans sa gestion...

Bonjour,
Parents d'un garçon de 12 ans, notre fils est entré en septembre dans un collège privé conventionné utilisant des tablettes dès la 6e. Nous n'en avions pas à la maison, nous avons été tellement pris au dépourvu... En quelques mois, il a appris à télécharger des jeux sur scratch (application sensée être utilisée en mathématiques pour initier à la programmation), à changer de fenêtre très rapidement quand on arrive (et sans doute aussi en classe), utiliser la messagerie teams comme un réseau social avec inévitablement au bout de 2 mois des messages inappropriés, lire à l'infini des milliers de pages de scans de mangas...
Il n'a plus jamais noté ses devoirs dans son cahier de texte papier, malgré nos affirmations et celles des enseignants pour que l'application ne le remplacent pas. Obtenir du temps de jeu vidéo comme ses copains, par n'importe quel moyen, est devenu son objectif prioritaire.
Le professeur principal nous a entendus tout de suite et a réagi, mais notre démarche individuelle a aussi créé pour notre fils la frustration et le sentiment d'être brimé. La direction a écouté, mais a refusé notre proposition d'une journée sans tablette dans la semaine pour les familles qui le souhaitent, et ne connaissait visiblement pas l'étendue de l'offre du kiosque d'application du collège, ni les limites des logiciels de contrôle parental. On nous a finalement répondu que nous étions dans un collège numérique un point c'est tout. Mais sachant qu'internet est accessible au collège toute la journée, peut-on éduquer à la diététique en mettant des canettes de coca-cola en libre service ?
Peut-être notre fils est-il plus sensible que d'autres à ces supports, ou peut-être moins doué pour le cacher, je ne sais pas, mais il semble évident que les parents et les équipes éducatives n'en parlent pas facilement, par peur d'être jugés par leurs pairs ou de paraître incompétents.
Merci pour votre initiative !

Maman de quatre garçons dont trois adolescents, mes enfants ont grandi chez moi sans télé ni téléphone ni jeux vidéos… tout usage d’écran était contrôlé et c’était très bien ainsi: mes enfants étaient curieux, éveillés, grands lecteurs. Vers leur 12 ans, leur papa -nous sommes en garde alternée - à complètement « lâché » sur les écrans même si le temps d’accès était relativement contrôlé , chez lui, ils ont découvert les jeux vidéo type minecraft, les séries en tout genre… et très vite, deux d’entre eux sont devenus « addict » au point qu’il est arrivé qu’ils se lèvent la nuit pour jouer. À la maison, j’ai maintenu le cap, assumant le « mauvais rôle », informant sans cesse mes enfants sur les dangers… à chaque fois, au bout de quelques jours de retour à la maison , le calme revient, les conversations s’apaisent , les promenades sont appréciées, les livres lus, les jeux réclamés, la gouache et autres crayons ressortent, les guitares jouent… la vie de famille renaît, les enfants s’endorment facilement, sont plus calmes entre eux. Deux maisons, deux rapports différents à l’écran, c’est déjà bien difficile pour nous construire…
Et puis, il y a eu l’entrée en seconde de mon aîné : le smartphone qui devient obligatoire pour prendre les photos du tableau, le prof qui lui demande de refaire un travail à la maison car il n’a pu le faire en classe car sans 4G (véridique) et enfin le don de l’iPad par le département. Le livre devient numérique, les devoirs sont à faire et rendre sur tablette, les cours sont sur tablette… au départ, j’imprimais mais très vite, c’est devenu impossible, par manque de temps, de tri, de logistique. Bien entendu, un ado de 15 ans râle à nous voir « surveiller » ses devoirs derrière son épaule, les conflits naissent et très vite mon fils ne travaille plus, se laisse distraire par ce fichu écran, ses notes chutent. L’addiction naît mais papa et enseignants me répondent que « c’est normal à cet âge ». Tout centre d’intérêt s’estompe et toute complicité entre nous disparaît : il attend que je m’absente avec impatience pour retrouver ce qu’il appelle sa « liberté » soit se connecter à sa tablette ou sur son téléphone, manger des jeux, des animés et scroller les réseaux sociaux.
Je n’ai pas honte de dire que je suis là, désemparée, et que tous nos conflits ne reposent que sur une chose: les écrans. Il est probable que bientôt il réclame à aller chez son père à temps plein car il y sera « libre ». Pourtant, je n’arrive pas à « céder » , je ne peux envisager un repas au restaurant avec un téléphone calé sur les genoux ni des vacances où chacun se repose sur sa tablette plutôt que de contempler une région nouvelle et de vivre..,,

Comment en a peine dix ans en sommes nous arrivés la? A simplement cautionner l’usage intensif des écrans dans tout moment de vie à un point tel que nos adolescents le mettent au centre de leur liberté? L’école qui devrait être modèle et culture n’est plus. Comment lutter ?!

J’ajouterai à cela la pression constante exercée par ces écrans depuis la généralisation des ENT et autres variantes. Avec quatre enfants, c’est en moyenne 12 mails par jour… et tout autant de devoirs à vérifier, de mots à signer, de notes à surveiller. Aujourd’hui le parent suit en temps réel la scolarité de ses enfants : ses devoirs, ses notes, ses remarques… et dans ce cadre, comment parler de confiance et d’autonomie? Les enfants pour faire un devoir, doivent ouvrir l’ordinateur, allumer la box, consulter école directe, ouvrit le livre numérique, trouver la clef usb… la perte de temps est considérable, la fatigue palpable, la concentration difficile. Pour l’enfant comme pour son parent. J’ai même découvert cette année des groupes snapchat de parents pour chaque classe où toute griffure, toute histoire à hauteur d’enfant était livrée en pâture aux parents… et que de critiques envers les enseignants !

Pourtant, je ne vois pas que du négatif sur les écrans. Pour mon fils dyslexique, écrire joliment est salvateur… pour mon mari, c’est l’occasion de chercher des concerts sympas et pour moi d’échanger avec des collègues de l’autre bout du monde. Le poison c’est la dose. Mais il est un âge où le contrôle est difficile, les limites importantes et où l’école doit rester à sa place. On tue nos enfants à petite dose, on les abrutit et pire que tout, on complique durement la relation parents/ enfants pourtant si importante dans la construction du jeune adulte…

Je suis un ancien ingénieur d'études en informatique, actuellement professeur en BTS SIO. Mon fils s'est vu imposer une tablette (un iPad) à sa rentrée de 6ème. On multiplie les cours et exercices sur ce support non-adapté. Le meilleur exemple étant un manuel de mathématiques numérisé dont l'énoncé demande de mesurer un segment à l'aide du compas (à planter dans l'écran). On multiplie la préparation de PowerPoint.
Je me suis opposée à la directrice à ce propos lors d'une rencontre avec les parents. Elle m'a simplement fait passer pour une "réac". Mais dans les faits, mes étudiants qui n'ont pas connu cette pédagogie,ont déjà d'énormes difficultés à se concentrer, s'exprimer et rédiger correctement. Ils passent d'écran en écran et font (mal) mille choses à la fois. Ils ne lisent pas, ne feuillettent pas, ne savent pas se servir d'un sommaire ou d'un index. Peut-être parce que ça ne clignotent pas.
Quant à l'ENT École Directe, il ne notifie ni les sanctions ni les colles. Aucune contre-signature n'est exigée. J'ai lu récemment que les élèves bloquaient le numéro des CPE sur le portable de leur parents... Le tout numérique a bel et bien ses limites. Il déshumanise l'école et empêche l'apprentissage patient.

Delphne P

Enseignante en art, en lycée pro, l’arrivée de la tablette a été plutôt négative. En plus de tout ce qui est écrit dans votre texte, les tablettes sont soit oubliées, cassées, pas chargées et/ou utilisées pour jouer. Je ne les ai jamais utilisées dans mon cours car le geste de la main est essentiel. Par contre , j’initie mes élèves à la mise en page sur l’ordinateur. Pour créer des affiches, comme exercice de maîtrise de l’outil. Sinon c’est crayon et gomme.

La numérisation galopante de l'école est en opposition avec la règles des 3-6-9-12 ans vis à vis de la régulation de l'exposition aux écrans (écrans à l'école + à la maison, c'est exponentiel).
Il y a plusieurs enjeux de santé publique dont:

  • celui des problèmes de vision, puisque l'oeil n'est pas fait pour rester fixer sur un écran à la même distance, qui plus est qui émet des lumières non naturelles
  • des problèmes d'addiction: plus on commence jeune plus c'est difficile de faire sans les écrans dans l'avenir (problème de socialisation, du rapport au réel...)? mais peut être que c'est cela qui est voulu en définitive?
  • des problèmes de trouble du comportement car la stimulation cognitive est dissociée de l'activité motrice
  • etc...
  • etc...

Non il n'y a pas "dématérialisation" : le numérique ce n'est certes pas du papier, mais c'est quand même du matériel, des composants électroniques fabriqués à Taïwan dans des usines dont les conditions de travail pour les ouvriers sont moins bonnes qu'au XIXè siècle en France. Le numérique requiert de l'électricité en permanence : c'est beaucoup de matériaux. Ce n'est pas dématérialisé, c'est invisibilisé. Nous autres occidentaux croyons que c'est "propre", en réalité les dégâts environnementaux et sociaux sont juste invisibles dans notre vie quotidienne. Nous vivons dans le mensonge et la propagande de masse.
Je signale aussi "l'appel de Beauchastel" qui a réuni enseignants et parents d'élèves. La solution pour moi est de créer un mouvement composé d'usagers et d'employés de la structure institutionnelle. Si on est que des parents d'élèves, ça ne marchera pas aussi bien. Merci pour votre initiative.

Merci....1000 fois merci ! A vous Julie et Audrey d'avoir eu l'initiative de ce projet.
Vos mots résonnent en moi et viennent faire écho avec tout mon ressenti, inquiétudes, désaccord face aux puissances politiques.
Mon fils termine son collège, pronote a été source de conflits (temps passé à consulter) durant les 4 années, prétexte pour augmenter leur temps devant les écrans !!! Et tant d'autres problématiques que vous mettez très bien en évidence.

Je suis maman de trois enfants qui ont entre 17 ans et 9 ans. J'ai vu l'évolution du numérique à l'école et je me pose énormément de questions sur sa place dans cette sphère scolaire qui pour moi doit rester un espace protecteur pour nos enfants. Nous nous battons au quotidien en tant que parents contre les écrans...pourquoi les utiliser autant à l'école ?
Stéphanie

je suis "parent d'étudiante" et non plus d' "élève", depuis deux ans, cela dit le problème d'une obligation à la numérisation persiste à la fac avec même la nécessité d'utiliser whatsapp pour être au courant de ce qui se passe, pas seulement entre étudiants mais aussi parfois dans l'échange prof-étudiant.
Sinon, j'ai pu assister à l'arrivée de la tablette au collège, il y a quelques années, cela a été mis entre les mains des élèves non pas comme un outil temporaire mais comme un objet de chaque instant. Alors que les 6ème, encore "enfants" jouaient souvent le plus dans la cour, l'arrivée de la tablette ("prêtée" à l'année pour qu'ils l'emmènent chez eux), les a assis dans la cour et mis encore devant un écran pendant le temps de la récréation. Donc la tablette a réduit l'expression physique et le temps de détente-défoulement que la récréation représente et qui est nécessaire (surtout en France ou l'on assied de longues heures les enfants en classe). Quelle étrange idée que de vouloir remplir tous les espaces de vie par des écrans, sachant que la majorité des élèves a déjà un smartphone dès la sixième voire avant, et que le travail pédagogique devraient participer à préserver l'autonomie des êtres, autonomie intellectuelle et capacité à l'imagination, à savoir aussi s'occuper par soi-même, sans être en dépendance.
Eléonor

Je suis à la fois parent et professeur. Je me suis prononcé à l'époque fermement contre le lycée 4.0, à la fois pour les raisons pédagogiques évidentes, mais aussi à cause de la catastrophique écologique qu'est la numérisation.

Martin Gugg

J'ai été enseignant titulaire physique chimie principalement en lycée de 1991 à 2014, date à laquelle j'ai démissionné de l'Education Nationale. J'ai pu constater le déclin programmé et organisé du contenu des programmes, des exigences vis à vis des élèves et cerise sur le gâteau, la mise en place et la tyrannie grandissante, envahissante à partir des années 2000 du numérique qui est devenu non plus un simple outil occasionnel mais une fin en soit, détournant les élèves du fond, c'est à dire de la physique et de la chimie rendant certaines séances (des travaux pratiques en particulier) ennuyeuses à mourir pour moi et sans "travail" ni surtout "pratiques" ce qui faisait l'intérêt des sciences physiques. J'ai eu l'occasion de tester depuis l'enseignement de cette même physique-chimie dans le privé en 2019/2020( où certes, le cadre est plus rigoureux que dans le public) et ai constaté que là aussi l'emprise, la tyrannie numérique est partout grandissante, c'est étouffant!! Sous prétexte d'ouvrir les gamins au monde par des modes qu'ils sont censés aimer, on les abrutis totalement!! Des inspecteurs vous soutiennent qu'il n'est plus utile pour les élèves de faire des conversions, du calcul mental, une simple courbe en "TP".....pour tout cela il y a "Google". Cet abêtissement est voulu et programmé, j'en suis convaincu.

Je partage cette inquiétude, car je suis professeur des écoles titulaire remplaçant (TR) en Essonne, militant syndical et représentant du personnel au SNUipp-FSU91. Je constate depuis des années l'influence néfaste du numérique à l'école - et à domicile -, générant un nombre croissant d'élèves souffrant de divers troubles (TDAH - troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité - ou TEI - troubles explosifs intermittents). Mais aussi, un nombre tout aussi croissant d'enseignants démunis face à ces élèves perturbateurs ou à comportements particuliers, remplir des fiches du RSST (registre de santé et de sécurité au travail dont nous traitons les fiches au syndicat) qui restent sans réponses satisfaisantes venant de l'Education nationale, enseignants qui finissent en arrêt de travail ou par démissionner. Ces conditions dégradées d'enseignements participent à la baisse du niveau généralisé des élèves et au déficit de recrutement d'enseignants.

Très bonne initiative.
En tant que maman d'enfants collégiens 5ieme et 3ieme sans portable je mesure au combien je suis convaincue. Épargner nos enfants des écrans c'est leur permettre de lire, de bavarder et de jouer.
Dans cette démarche de limiter l'exposition aux écrans, le plus difficile pour les parents n'est pas les enfants (les miens n'ont jamais réclamé )mais la pression des autres parents et de la société sur le fait que vous marginalisez vos enfants !
Je vous rassure mon fils rentre en seconde et comme nous lui avions dit il aura son portable.....à l'heure actuelle il préfère une nouvelle paire de skis!

Elise Arbez

Bonjour, Depuis toujours nous avons mis en place des règles à la maison pour limiter au maximum les écrans.
Nous essayons d'avoir une approche pédagogique avec nos enfants, nous leur expliquons les effets que les écrans peuvent avoir s'il y a "sur consommation" et parfois les enfants s'en rendent compte eux même. Cependant, je m'interroge : une de nos règles consiste à ne pas avoir d'écran les jours d'école et à limiter drastiquement les mercredis et week-end. Alors, sous prétexte que tout sera numérisé, nous devrions revoir complètement notre éducation ? L'éducation nationale serait elle plus forte que l'éducation parentale ?! C'est une aberration !! et je m'attelerai à faire respecter NOS règles car nous savons que c'est ce qui est bon pour eux !
Nos politiques sont dans une optique de tuer le collectif, de couper les enfants de la nature, des travaux manuels, de la réflexion, de l'imagination, et même de l'apprentissage tout simplement !! Il ne faut pas s'étonner que les enfants ne sachent plus écrire correctement, qu'ils soient plus agressifs... C'est prouvé, cela nuit GRAVEMENT à leur santé !!
Et dernière question : QUI surveille ce que les enfants /adolescents regardent sur leurs ordinateurs en classe ?? Aucun contrôle est mis en place. Il y a de quoi s'inquiéter sur l'avenir de nos enfants.

Je partage cette inquiétude, car je suis professeur des écoles titulaire remplaçant (TR) en Essonne, militant syndical et représentant du personnel au SNUipp-FSU91. Je constate depuis des années l'influence néfaste du numérique à l'école - et à domicile -, générant un nombre croissant d'élèves souffrant de divers troubles (TDAH - troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité - ou TEI - troubles explosifs intermittents). Mais aussi, un nombre tout aussi croissant d'enseignants démunis face à ces élèves perturbateurs ou à comportements particuliers, remplir des fiches du RSST (registre de santé et de sécurité au travail dont nous traitons les fiches au syndicat) qui restent sans réponses satisfaisantes venant de l'Education nationale, enseignants qui finissent en arrêt de travail ou par démissionner. Ces conditions dégradées d'enseignements participent à la baisse du niveau généralisé des élèves et au déficit de recrutement d'enseignants.

Enseignante en GS de maternelle et maître formatrice auprès de jeunes collègues, je m'inquiète de voir l'invasion des "simples" téléphones dans les classes à l'école maternelle. Nous sortons sans arrêt nos téléphones de nos poches pour les prendre en photo pour le cahier de Vie ( du pédagogique donc) , pour répondre à une notification what's app d'une de nos collègues qui souhaite échanger un créneau de bibliothèque ( encore du pédagogique) ou pour lancer la musique de rangement sur Deezer ( encore du pédagogique!) et au final...nos élèves vivent avec des adultes qui ont un téléphone greffé dans la main.
J'ai décidé depuis quelques mois de volontairement "reculer" et de ne plus sortir mon téléphone en classe, même sous un prétexte pédagogique.
On voudrait que les ados cessent de "poster" sur Insta et de faire leur story en ligne mais au final...on est arrivé à des aberrations où des élèves de maternelle "posent" devant leur construction en légos...et nous ne prenons pas toujours le recul nécessaire pour "voir" que c'est nous les premiers qui faisons leur stories ...sur leurs cahiers de Vie...alors qu'ils n'ont que 4 ans!
Étant en pleine remise en question et dans une démarche à la fois de recul et une volonté d'ouvrir les conscience de mes stagiaires dans le même temps où j'ouvre la mienne, je suis ravie de soutenir votre mouvement.
Mes filles sont également scolarisées en 5eme et en 3eme et en effet cette tyrannie de la connexion à pronote me pose vraiment problème...donc, merci pour votre initiative!

Les risques du numérique sont clairement montrés dans le livre "la fabrique du crétin digital".
Je suis en guerre permanente pour que mes enfants soient confrontés le moins possible aux écrans (pourtant moi-même informaticien) et cet entrisme à l'école va doucher cette volonté.

Sébastien

Merci de mener cette action, je suis maman d'une enfant scolarisée et prof et je rejoins tout à fait votre lutte. Elle me semble tellement pertinente et à mon échelle, j'ai lutté et lutte contre cette surexposition scolaire donc institutionnalisée !!

Solène

Enseignant de métier, je constate tous les jours que le numérique nuit à la réflexion, plus d'esprit critique ou remise en question dd l'information numérique .

Régis

Numérique sans conscience n'est que ruine de l'homme. Le solutionnisme technologique est une illusion totale. Le capitalisme technologique pulsionnel sous algos qu'évoquait souvent le regretté philosophe Bernard Stiegler à tout envahi et il plus qu'urgent de réagir avant qu'on finisse tous lobotomisés devant les gafam et autres Natu.

Laurent

Je suis directeur de la transformation digitale dans mon entreprise… et clairement je suis perplexe d’apprendre aux enfants à écrire du code dès le collège. Il vaut bien mieux leur apprendre de la logique maths physique, grammaire … et des langues. S’ils ont bien ça ce sera facile pour eux d’ajouter une corde à leur arc le moment venu (car en plus le faire en avance, vu la vitesse d’évolution , ça aura déjà changé d’ici qu’ils en aient besoin!).

Bravo pour cette initiative qui va dans le sens de bon nombre de parents qui n'osent ou ne prennent le temps de dénoncer cette hérésie du numérique à l'école. Informer les dirigeants n'est pas mince affaire !
Rien que sur le plan d'investissement actuel "France 2030", une subvention est prévue pour toute école primaire ou maternelle s'équipant de numérique (TBI, PC portable...) et l'enveloppe est conséquente, plusieurs milliers d'euros sont attribués à chaque commune qui en fait la demande.

Adeline

Enseignant en primaire depuis 25 ans et parents de deux enfants, je partage entièrement votre réflexion et je lutte à l'école pour utiliser avec parcimonie et intelligence les nouvelles ressources numériques.
Ma pensée est la même que la vôtre depuis plus de 10 ans.
Bravo pour votre article

Patrice

Je suis totalement d'accord avec vos réflexions.
Je suis bien désolée de ces politiques qui semblent avant tout permettre toujours plus de croissance pour la vente de matériel numérique, et non un réel soutien des enfants, et des enseignants ! En tant que maman d'une collégienne, en 6ème quand on nous a dit qu'il fallait regarder ProNote tous les jours, enfants et parents, le soir même j'ai dit à ma fille : "pas question que tu prennes l'habitude de te connecter tous les jours à un logiciel, tu utilises ton carnet de texte pour noter tes devoirs, et si un professeur rajoute des devoirs via pronote sans vous le dire et qu'il te fait une remarque, j'irai parler avec lui".
Ma fille m'a raconté la colère d'une de leur professeur, ainsi que des enfants de la classe, lorsqu'on leur avait enlevé le super tableau noir à craie, pour le remplacer par un tableau type "veleda", qu'ils trouvaient tous beaucoup moins bien ! J'ai échangé avec une amie professeur en lycée, qui nous disait qu'elle préférait utiliser les téléphones portables des élèves plutôt que les tablettes qu'ils avaient eu car elles ne sont pas pratiques pour regarder les vidéos qu'elle a à leur montrer. Elle nous disait que des élèves revendent leur tablette.
J'ai discuté avec une collégienne qui aurait besoin d'une tablette pour l'aider à prendre ses notes de cours car elle a des soucis de dyslexie, mais elle n'a toujours pas eu de tablette, et elle n'a pas le droit d'utiliser son téléphone à la place...
Les appareils numériques peuvent certainement être utiles dans quelques situations, mais sûrement pas pour tout le monde et de la façon prévue.
La priorité devrait être d'avoir plus de professeurs pour avoir des classes avec beaucoup moins d'enfants...

Christine

Nous sommes déjà victimes dans notre vie privée d'un Etat qui souhaite renoncer aux tâches administratives.
OK, on peut comprendre la nécessité de faire nous-mêmes certaines démarches. Personnellement je m'exaspère quand je vois que les tâches prennent BEAUCOUP plus de temps que "par le passé", avant cette vague de digitalisation. Mais que le travail nous soit délégué dans d'autres sphères, comme à l'école (ENT, turbo-self, pro-note...) c'est excessif. J'ai déjà un travail à plein temps--ne me demandez pas de faire aussi le travail d'autres personnes (qui sont payés pour faire ce travail, et qui ont, disons le, beaucoup plus de vacances que moi...) ! Ma famille a vécu pleinement cette révolution digitale : 3 enfants dans le secondaire entre 2009 et aujourd'hui. En tant que parents, nous avons vu une volonté de pousser les élèves à passer du temps devant un écran quotidiennement. En tant que parents nous aurions préféré que nos enfants n'aillent pas sur l'ordi en fin de journée, parce que, une fois la tâche Pronote réglée, il y avait YouTube, etc...
Avec chaque année, le phénomène s'est amplifié, parfois avec des exercices à rendre sur une plateforme. Un autre exemple beaucoup trop fréquent : une prof oublie de donner un devoir pendant le cours, mais le poste sur Pronote pendant le week-end. Aucun adulte n'accepterait une telle action de son employeur! Quand on quitte le travail vendredi, on a en tête une heure de retour le lundi, qui ne sera pas modifié le dimanche. C'est Covid qui a réellement poussé le phénomène aux proportions que l'on connaît aujourd'hui. Maman d'un élève de Terminale, je me sens "bombardée" de messages ENT, parfois des messages qui annulent et remplacent... Je préférais de loin le carnet de suivi--et soyons honnêtes : ces messages conservés pendant des années ne sont probablement pas plus écologiques que les messages papiers d'avant. Et je n'ai même pas touché au sujet de l'instruction (car j'interviens aussi comme enseignante au Greta). Evidemment, le digital dans l'enseignement peut être un outil de valeur, mais je vois beaucoup trop d'abus parmi mes élèves, qui auraient besoin d'être sevrés de leur écran. Ils utilisent l'ordi portable en cours d'anglais "pour prendre des notes", mais surtout pour traduire des phrases en anglais, avant de lever le doigt et contribuer au cours. Chaque semaine je dois répéter que, aujourd'hui nous n'aurons pas besoin des ordis, et chaque semaine c'est une vraie bataille ! Peu importe qu'ils préparent un examen d'anglais exclusivement oral... Ils me disent qu'ils ne peuvent rien sans leur ordi. On récolte ce qui a été semé.
Lisa

Professionnelle de la culture scientifique, je sais que la meilleure pédagogie est celle qui passe par l'humain.

Muriel

Professionnellement investi dans les réseaux d'éducation à l'environnement, je suis confronté régulièrement aux travaux démontrant les bienfaits de l'école dehors, dans les parcs, la forêt, la campagne, sur le littoral... L'école sur écran me semble être tout le contraire de cette piste autrement plus prometteuse.

Bonjour
Je suis enseignant en histoire-géographie en collège. Le passage au manuel numérique à la maison pose pleins de problèmes. Certains parents payent en plus un manuel papier pour faciliter les apprentissages. En classe pour faire des économies il y a un livre papier pour deux élèves et le livre scolaire numérique au vidéo projecteur. La fatigue visuelle des écrans concerne aussi les enseignants. A 60 ans j ai évité heureusement pour le moment les tablettes pour les élèves en classe.